LA MAGNIFIQUE OBSESSION DE JOE SARNO
UNITAIRE / DOCUMENTAIRE / 16.9 / HDCAM / 52’
PRODUCTION / YANN BROLI / LES FILMS DU TAMARIN / CANAL+
REALISATION / VIRGILE ISCAN
IMAGE / JULIEN SELLERON
AVEC JOE SARNO / DAVE COPELAND / WILLIAM LUSTIG / JEAN-FRANCOIS RAUGER / PEGGY STEFFENS
Joe Sarno (1921-2010) a plus de deux cents films à son actif ; ni expérimental ni underground, l’Américain a réalisé des films à visée commerciale, loin d’Hollywood, abordant des thèmes que l’industrie craint et évite. Son cinéma n’est pas légitimé pour sa valeur artistique et pourtant, de cette grande indépendance intellectuelle et financière est née une esthétique spécifique. Comme l’explique Jean-François Rauger, directeur de la programmation de la Cinémathèque française, Joe Sarno a indirectement influencé nombre de réalisateurs, qui ne s’en réclament pas. Car on ne revendique pas d’apprécier le cinéma érotique, même si la philosophie de Joe Sarno a bâti une oeuvre cohérente se démarquant du reste de la production de genre. Au fil d’un historique rapide (les « Grindhouse movies », le puritanisme ambiant), le documentaire donne largement la parole à Joe Sarno. Ouvert d’esprit, rieur et déterminé, l’homme est fasciné par les petites villes, abritant une activité sexuelle intense. Sa caméra dépeint cette face cachée de l’Amérique avec une crudité peu commune qui donne une dimension sociologique très importante à son travail. Les filles sont sexy, les thèmes sulfureux (prostitution, échangisme, amours collectives, parties fines) et la musique jazzy. Trop à l’étroit dans son pays, il part un temps en Suède. Il s’éprend d’un peuple qui a peu d’inhibitions sexuelles et suit ses indications de réalisation à la lettre. Sa rencontre avec Marie Liljedhal est capitale mais Joe Sarno se souvient également de Rebecca Brooke ou de Jennifer Welles qu’il sait rendre attirantes et qui incarnent à merveille le thème phare de ses films : la force du désir féminin. A ses côtés, sa femme, Peggy Steffans-Sarno, confirme son don pour magnifier le talent de chacune. De ce désir féminin découlent les relations qu’entretiennent ses héroïnes avec les hommes, avec d’autres femmes, avec le pouvoir et les conflits qui en résultent.
fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_W._Sarno